Une filière locale pyrénéenne de porcs charcutiers
Engraissé sur paille ou en plein air, le porc sous marque Tirabuixo séduit les consommateurs. De nouveaux producteurs se lancent dans les Pyrénées-Orientales et l'Aude.
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A Saint-Jean-Pla-de-Corts, dans les Pyrénées-Orientales, le hangar de Paul-Henri Vilaceca se remplit depuis la fin de 2023 de porcs engraissés sur paille. « Découvrir une nouvelle production, c'est motivant ! », relève ce jeune éleveur de vaches allaitantes, également vice-président de la Coopérative catalane des éleveurs à Bourg-Madame. Pour s'adapter à la sécheresse croissante et préserver son autonomie fourragère, il a décidé en 2021 de remplacer ses blondes d'aquitaine par des aubracs et a réduit l'effectif de 40 à 20 vaches. « Il me fallait un deuxième revenu pour compléter. La coopérative cherchait des engraisseurs pour le porc sous marque Tirabuixo, je me suis lancé. »
Il a investi 150 000 € pour aménager son hangar de 500 m², qui accueille aujourd'hui cinq bandes de 45 porcs. « J'achète des porcs à 60 kg et je les engraisse plusieurs mois afin d'obtenir des carcasses de 115 à 125 kg », précise Paul-Henri Vilaceca. L'aliment non-OGM, acheté en groupe, lui revient en ce moment à 315 €/t. « Avec une rémunération de 2,95 €/kg de carcasse, je devrais dégager une marge correcte », calcule-t-il.
Une coopérative dynamique
Avec un naisseur-engraisseur et sept engraisseurs, la filière produit actuellement 3 500 porcs par an. Plus lourds et gras que les porcs standards, ceux-ci correspondent bien aux besoins des charcutiers. Les bouchers, quant à eux, ont dû expliquer ces différences à leur clients. Aujourd'hui, la qualité de cette viande savoureuse est appréciée, et la demande progresse. « Nous avons besoin de plus de porcs pour y répondre. Il y a de la place pour de nouveaux éleveurs », affirme Olivier Gaurenne, président de la coopérative.
La demande reste bonne également pour les ovins et les bovins, commercialisés comme le Tirabuixo sous une marque ou encore sous un signe de qualité, en partenariat avec Guasch Viandes à Perpignan. « Les consommateurs apprécient ces viandes locales de qualité », relève Olivier Gaurenne. Pour mieux identifier l'origine locale de ces marques, la coopérative en a créé une nouvelle, Transhumancia, qui les fédèrent toutes. Elle va en confier l'utilisation exclusive à Guasch Viandes. « Nous avions déjà une stratégie commune pour produire des viandes de qualité. Nous allons franchir un cran de plus en communiquant ensemble. »
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